Le numérique d’intérêt général est un numérique terrestre, au sens de Bruno Latour, c’est à dire encastré dans des systèmes sociaux pluriels, eux-mêmes encastrés dans un système planétaire vivant et fragile. Il opère au sein du donut de Kate Raworth, entre un plancher social et un plafond environnemental1. Il est utilisé et créé en conscience des limites planétaires. Servant des fins justes, il emploie des moyens modestes. Si le terme de basse technologie (low tech) ne peut s’appliquer au numérique2, l’état d’esprit de frugalité peut néanmoins être transposé avec pertinence : minimiser les données, les calculs, et surtout les périphériques physiques. Le numérique responsable est d’abord un numérique qui fonctionne sur de vieilles machines, guidé par le retro-computing et le réemploi. Le Référentiel Général sur l’Écoconception de Services Numériques3 (RGESN) fournit un cadre méthodologique utile, sans être suffisant.
1. Un modèle qui allie enjeux environnementaux et justice sociale, cf La théorie du Donut : une nouvelle économie est possible - lien externe
2. Le numérique s’appuie sur des ordinateurs et des réseaux de haute intensité technologique. Le terme de “mid-tech” est parfois utilisé pour nuancer. Voir Une erreur de “tech” - lien externe
3. Référentiel général d'écoconception de services numériques (RGESN)