La liberté d’attention se prolonge par le droit à la non connexion. Ainsi, toute action doit être possible sans numérique. On doit pouvoir se déplacer ou faire des achats sans téléphone, payer ses impôts en parlant à un humain et non en passant par un site Web, s’inscrire à l’université sans passer par Parcoursup, étudier au collège sans Pronote, et prendre un rendez-vous médical sans Doctolib. C’est d’ailleurs ce qui se passe, rendant douteuses les promesses de “remplacement” de certains services par d’autres : avec le numérique, les techniques s’accumulent au lieu de se remplacer, ajoutant de la complexité et démultipliant les impacts écologiques de nos démarches et activités quotidiennes.
Degrave, E. (2023). Justice sociale et services publics numériques : Pour le droit fondamental d’utiliser - ou non - internet. Revue belge de droit constitutionnel, 211‑244.